Donner un vermifuge à votre chat contribue à protéger la santé de tous
Pourquoi vermifuger son chat ?
La vermifugation permet de débarrasser un chat des parasites qui vivent dans son tube digestif. Chats des villes ou des campagnes, tous sont concernés ! Pourtant, des études montrent que les chats sont plus souvent parasités que les chiens et qu’à peine 25 % des propriétaires donnent un vermifuge à leur chat quatre fois par an comme il est recommandé 1.
Pour protéger la santé du chaton
Les parasites intestinaux les plus fréquents sont les ascaris ; ces vers sont transmis aux chatons par leur mère, par l’intermédiaire du lait maternel. La chatte est en effet fréquemment porteuse de larves d’ascaris, qui se réactivent pendant la gestation. Quand ils ont terminé leur cycle de développement dans l’intestin, ces vers peuvent atteindre 20 cm de long !
Une infestation par les ascaris peut provoquer des troubles graves chez un chaton. D’abord, le passage des larves dans les poumons peut entraîner des troubles respiratoires : on parle parfois de « pneumonie ascaridienne ». Ensuite, les parasites empêchent le chaton de profiter de tous les nutriments apportés par l’alimentation et sa croissance ralentit. Paradoxalement, le chaton maigrit tout en ayant un ventre ballonné. Enfin, lorsque les parasites sont très nombreux, les vers forment des pelotes dans l’intestin grêle qui perturbent gravement le transit intestinal.
Pour protéger la santé du chat adulte
Outre les ascaris, les chats adultes peuvent aussi héberger des ankylostomes, des strongles, des ténias, etc. Ces vers provoquent des symptômes moins nets chez un chat adulte que chez un chaton mais ils perturbent la digestion, une baisse de l’état général ainsi que des défenses immunitaires.
Vidéo de vers régurgités par un chat →
Pour protéger la santé des propriétaires
La vermifugation est un enjeu de santé publique car certains parasites peuvent être dangereux pour les humains, en particulier les enfants. Une femelle d’ascaris adulte présente dans l’intestin peut pondre jusqu’à 200 000 œufs par jour 2 ! Si un chat infesté fait ses besoins dans un bac à sable ou un jardin où jouent des enfants, ceux-ci peuvent ingérer accidentellement des œufs et être contaminés. Les larves issues des œufs pourront alors venir se loger dans les muscles, voire les yeux ou le système nerveux, entraînant des symptômes parfois graves d’ascaridose 2.
A quelle fréquence vermifuger son chat ?
La fréquence optimale de traitement dépend de l’âge et de la pression parasitaire qui s’exerce sur le chat.
Vermifugation du chaton
- Si vous faites naître des chatons chez vous, donnez leur un vermifuge dès l’âge de 2 à 3 semaines, et répétez le traitement antiparasitaire tous les 15 jours jusqu’au sevrage. Tant que la chatte est avec sa portée, il faut traiter en même temps la mère et les chatons, sinon elle risque de les contaminer à nouveau.
- Si vous adoptez un chaton qui a environ 2 mois, vermifugez-le dès son arrivée car il est très probablement porteur d’ascaris « hérités » de sa mère. Un vermifuge mensuel sera ensuite administré jusqu’à l’âge de 6 mois, puis le rythme peut passer à une fois tous les 3 mois.
Vermifugation du chat adulte
Les traitements annuels ou semestriels ne permettent pas de réduire de façon significative le niveau de contamination de l’environnement. Les experts vétérinaires recommandent donc de vermifuger les chats adultes au moins quatre fois par an, surtout s’ils sortent régulièrement.
Demandez conseil à votre vétérinaire pour établir le protocole le mieux adapté au mode de vie de votre chat.
Quel vermifuge choisir pour un chat ?
Certains vermifuges sont plus actifs sur les vers ronds (comme les ascaris), d’autres sur les vers plats (comme les ténias). Un vermifuge qui élimine les ascaris ne sera pas forcément efficace contre les ankylostomes et encore moins contre le ténia échinocoque. Demandez conseil à votre vétérinaire pour choisir le vermifuge le mieux adapté à votre chat.
Un vermifuge spécifique pour chat et/ou chaton
Avant de vermifuger votre chat, vérifiez que le produit est bien indiqué dans l’espèce féline et qu’il est compatible avec l’âge et le statut physiologique de votre chat. Pesez aussi votre chaton car différentes présentations du même vermifuge peuvent exister en fonction du poids du chat.
Tous les vermifuges ne sont en effet pas utilisables chez les chatons, les chattes gestantes ou allaitantes. Les vermifuges à base de pamoate de pyrantel sont en général utilisables dès l’âge de 3 semaines. Cette molécule est très peu absorbée au niveau digestif : le fait qu’elle reste longtemps dans la lumière intestinale lui permet d’être très efficace contre les parasites. Elle passe très peu dans le lait et peut donc être administrée aux chattes allaitantes sans problème.
Un vermifuge ciblé sur les parasites à combattre
Si votre chat chasse ou s’il présente des troubles digestifs fréquents, votre vétérinaire pourra vous aider à choisir le vermifuge le mieux adapté en faisant un examen coproscopique, c’est-à-dire en examinant un échantillon de ses selles au microscope pour identifier les parasites présents.
Si vous recueillez un chat abandonné qui est visiblement en mauvais été général, montrez-le à votre vétérinaire avant de le vermifuger. Le nombre et le type d’œufs de parasites observés dans les selles permettront de mieux cibler le traitement antiparasitaire. Les chats errants hébergent beaucoup de parasites différents et, dans certains cas, la contamination est si massive que des vermifuges spéciaux doivent être utilisés pour éviter le risque de choc lors du traitement.
Un vermifuge facile à administrer
De nombreux propriétaires rechignent à vermifuger leur chat parce que cet animal est spécialiste pour s’enfuir au moment du traitement ou recracher les comprimés ! N’hésitez pas à questionner votre vétérinaire à propos des différentes formes d’administration des vermifuges. En la matière, vous avez le choix entre des comprimés appétents qui se donnent comme des friandises, des pâtes à faire avaler à la seringue, des sirops, des pipettes à appliquer sur la peau… Choisissez la formulation qui vous semble la plus pratique ! L’important, c’est qu’au final le vermifuge soit bien absorbé.
Lisez toujours bien le mode d’emploi : sauf indication contraire, il est préférable de donner à manger au chat juste après l’administration du vermifuge : l’efficacité est meilleure car le produit actif reste plus longtemps au contact des parasites dans l’intestin. La plupart des vermifuges sont à administrer en une seule prise mais la lutte contre les ténias requiert parfois de traiter 3 à 5 jours d’affilée. Respectez bien la durée d’utilisation prescrite.
Vermifuger va de pair avec lutter contre les puces
Lorsqu’ils se toilettent ou se mordillent, les chats peuvent avaler des puces présentes sur leur pelage et ces insectes transmettent un ténia, le dipylidium. Si vous ne débarrassez pas votre chat des puces, il sera régulièrement réinfesté par ce parasite. Comme dans le cas des ascaris, le dipylidium peut contaminer l’homme accidentellement.
FAQ
L’herbe n’est pas un vermifuge ! En consommant de l’herbe, votre chat ingère des fibres végétales qui l’aident à stimuler son transit digestif ou éventuellement à régurgiter des aliments avalés qui « ne passent pas ». Mais ce comportement n’a aucun effet sur les parasites digestifs, l’herbe à chat pas plus que les autres. Quant à l’ail, sa dose efficace contre les parasites est très élevée et le remède est donc pire que le mal car il entraîne un risque important de toxicité pour le chat !
Les phénomènes de résistance aux vermifuges sont exceptionnels. De plus, aucune molécule n’étant active sur tous les parasites digestifs du chat, un médicament antiparasitaire contient souvent plusieurs principes actifs. Cela permet d’additionner leurs effets et d’élargir la cible des parasites visés.
La diarrhée est un symptôme qui peut être provoqué par de très nombreuses causes. De plus, les vermifuges classiques ne sont pas actifs sur certains protozoaires pouvant affecter les chatons, comme les coccidies, les giardia, les trichomonas… Des traitements spécifiques sont nécessaires pour en venir à bout. Consultez votre vétérinaire.
Un chat d’intérieur est moins exposé aux parasites qu’un chat qui sort mais les enquêtes montrent qu’au moins 25 % des chats hébergent des vers dans leur tube digestif et parmi eux, nombreux sont ceux qui pourtant ne sortent pas. Si votre chat vit avec un chien, leurs parasites peuvent aisément passer de l’un à l’autre mais des contacts occasionnels avec d’autres animaux peuvent suffire à la contamination. Enfin, si vous donnez de la viande, des abats ou du poisson crus à votre chat, c’est une source de contamination potentielle.
Pour en savoir plus…