La constipation chez le chien, causes et traitements
La constipation n’est pas à prendre à la légère car elle est douloureuse pour le chien. Si elle s’aggrave, le chien perd l’appétit et son transit intestinal risque de se bloquer. À terme, il peut souffrir d’une occlusion intestinale qui nécessitera une intervention chirurgicale.
Si votre chien a tendance à avoir un intestin paresseux, son alimentation et son programme d’activité physique sont peut-être à revoir…
Repérer un chien constipé
Un chien en bonne santé se soulage en moyenne 2 à 3 fois par jour, quel que soit son âge, son poids, sa race, le nombre de sorties quotidiennes et de repas qu’il fait par jour ! Les selles d’un chien doivent normalement avoir la forme de petites bûches et présenter une consistance ferme, même si l’aspect des selles peut varier d’un individu à l’autre.
Les signes de la constipation
Un chien constipé est facilement repérable : il élimine moins de deux fois par jour et il produit des selles de plus en plus rares, dures et sèches.
D’autres signes peuvent aussi vous alerter : le chien fait des efforts évidents pour déféquer, il exprime des signes de douleur lorsque vous touchez son ventre, il paraît abattu et arrête de manger. Dans les cas graves, le transit intestinal s’interrompt complètement et la constipation s’accompagne de vomissements. On est alors dans une situation d’occlusion intestinale, une urgence vétérinaire absolue.
Le vétérinaire pourra confirmer le diagnostic de constipation voire d’occlusion en palpant le chien et en faisant une radiographie ou une échographie de son abdomen.
Les conséquences de la constipation
Au cours de la digestion, les aliments transitent successivement dans l’estomac, l’intestin grêle puis le gros intestin (ou côlon). C’est dans cette dernière partie que le transit est plus long : le transit dans le côlon représente 80 à 90 % de la durée totale du transit digestif chez le chien !
Risque de flatulences
Lorsque la durée du transit dans le gros intestin s’allonge trop, la flore digestive a encore plus de temps pour décomposer les résidus alimentaires et les processus de fermentation qui ont lieu produisent des substances potentiellement toxiques, qui peuvent passer dans le sang. Ces fermentations encouragent aussi les émissions de gaz (flatulences). Personne n’a envie de se boucher le nez lorsque le chien est à la maison ou dans la voiture…
Perturbation de la motricité intestinale
La constipation ne doit pas être prise à la légère car, lorsqu’un chien commence à être constipé, un cercle vicieux s’installe rapidement. Le ralentissement du transit fait stagner les matières fécales dans le gros intestin dont le rôle est de réabsorber l’eau des selles. Les selles deviennent alors dures et sèches et plus difficiles à évacuer. À cause de l’accumulation de matières fécales dans le côlon, la paroi se distend, au risque de s’abîmer, ce qui altère encore plus la motricité intestinale.
Si votre chien présente de signes de constipation, qu’elle soit chronique ou aiguë, il faut donc l’aider à récupérer un transit normal car la constipation peut le faire souffrir et avoir des conséquences très négatives sur sa santé.
Les principales causes de constipation
Plusieurs éléments peuvent expliquer un « intestin paresseux » et la tendance à la constipation. Certains facteurs de risque sont liés au chien lui-même et d’autres à ses conditions de vie et d’alimentation.
Les facteurs de risque liés au chien
Par rapport aux grand chiens, les petits chiens (< 10 kg à l’âge adulte) sont particulièrement sensibles à la constipation : physiologiquement, leur digestion s’accompagne d’une réabsorption d’eau plus importante dans le gros intestin. Cette particularité entraîne la formation des selles relativement sèches et donc d’une tendance naturelle à la constipation.
Chez les chiens en excès de poids et ayant peu d’activité physique, l’intestin est souvent paresseux. C’est aussi le cas chez les chiens qui prennent de l’âge, dont le temps de promenade se raccourcit. Une vie trop sédentaire a des répercussions sur leur transit digestif : il a tendance à se ralentir et les chiens sont fréquemment sujets à des troubles digestifs : constipation mais aussi ballonnements, flatulences… Des problèmes qui ne tardent pas à retentir sur la qualité de vie du propriétaire !
La constipation est parfois due à des problèmes anatomiques : une anomalie vertébrale ou un élargissement excessif du gros intestin (mégacôlon) exposent à la constipation chronique. Il en est de même chez les chiens ayant subi des traumatismes au niveau du bassin. Le côlon traverse en effet le bassin et, en cas de fracture du bassin, la région pelvienne peut être rétrécie, empêcher le passage des selles et entrainer des troubles de la défécation.
Une irritation des glandes anales est souvent à l’origine d’une alternance entre diarrhée et constipation.
La constipation peut enfin résulter d’une augmentation de volume de la prostate, un problème fréquent chez les chiens âgés. Cette affection entraîne souvent des troubles digestifs, notamment de la constipation.
Les facteurs de risque liés à l’alimentation
Deux paramètres alimentaires sont à considérer en priorité : le taux de matières minérales et le taux de fibres dans l’aliment.
Évitez la distribution d’os
La distribution régulière d’os, qu’ils soient de volaille ou de bœuf, peut favoriser la constipation à cause de la quantité importante de minéraux qu’absorbe ainsi le chien. De plus, la consommation d’os peut occasionner des fractures dentaires, des perforations ou des obstructions digestives. Même si les os sont de gros diamètre, les éclats qui se forment et qui sont avalés par le chien sont souvent agressifs pour la muqueuse intestinale.
Veillez à un apport adéquat de fibres alimentaires
Un manque de fibres alimentaires est également responsable de perturbations du transit digestif. La quantité totale de fibres dans l’aliment et surtout la nature des fibres incorporées doivent être adaptées aux tendances naturelles du chien.
En général, le volume des selles dépend de la quantité de fibres ingérée par le chien : il augmente avec le taux de fibres de l’aliment car l’humidité des selles augmente aussi.
Le danger de la déshydratation
Un chien qui ne boit pas assez produira des selles trop sèches et sera exposé à souffrir de constipation.
Pour lutter contre la constipation, il faut inciter le chien à boire le plus possible, comme on le fait avec un chat : multiplier les bols d’eau, veiller à la bonne qualité de celle-ci, la renouveler souvent, installer une fontaine à eau…
L’alimentation humide est une autre façon de faire absorber de l’eau au chien. Les aliments présentés en boîtes, barquettes ou sachets fraîcheur contiennent en moyenne 80 % d’eau (au lieu de 10 % dans les croquettes), ce qui permet au chien de s’hydrater « passivement ». Vous pouvez aussi distribuer les croquettes additionnées d’eau.
Attention aux corps étrangers
Une constipation d’apparition brutale évoque toujours la possibilité que le chien ait avalé un corps étranger : une chaussette, un objet en plastique ou tout autre élément de l’environnement avec lequel le chien ait joué. Les chiots sont évidemment les plus souvent victimes de ce type d’accident. Si le corps étranger reste coincé dans le tube digestif, le transit ralentit ou s’interrompt.
Dans le doute, consultez rapidement votre vétérinaire, surtout si le chien présente d’autres signes anormaux.
Prévenir la constipation
Les deux leviers d’action pour prévenir la constipation chez un chien sont l’exercice physique et l’alimentation.
Encouragez l’exercice physique
La motricité intestinale est de deux types : des contractions locales ont lieu en rythme, pour brasser les aliments et favoriser la digestion, tandis que d’autres contractions, qui se propagent sur de grandes distances, propulsent le contenu intestinal vers l’avant. L’exercice physique stimule ces deux types de contraction.
Pour prévenir la constipation, faites en sorte de maintenir votre chien à son poids optimal, sortez-le à des horaires réguliers pour favoriser l’installation d’une routine lorsqu’il fait ses besoins et encouragez-le à jouer et à bouger le plus possible. Plus le chien sera actif, plus la motricité intestinale sera stimulée et mieux le chien se sentira. L’exercice a aussi un autre effet bénéfique : au retour de promenade, votre chien aura soif et boire plus est aussi une bonne façon de lutter contre la constipation.
Choisissez un aliment bien formulé
Les chiens ayant tendance à être constipés, en particulier les petits, ont besoin qu’on ajoute un peu de « lest » dans leur alimentation : un aliment riche en fibres végétales est donc indiqué. Les chiens qui mangent de l’herbe le font probablement pour augmenter leur consommation de fibres végétales.
Certains aliments pour chiens sont spécialement formulés pour régulariser le transit des chiens sensibles à la constipation ; ils associent plusieurs sources de fibres, aux propriétés complémentaires, pour aider à régulariser le transit intestinal.
Les fibres cellulosiques stimulent la motricité de l’intestin
Ce sont les fibres cellulosiques que l’on trouve dans le son de maïs ou de blé, dans les fibres de pois, les coques de cacahuètes (…) qui stimulent le plus le transit intestinal. Leur présence en quantité suffisante permet de stimuler les contractions de l’intestin et d’évacuer les matières fécales plus facilement.
Les fibres solubles augmentent l’humidité des selles
Les fibres solubles font augmenter l’humidité des selles en stimulant la sécrétion de fluides dans la lumière du tube digestif. Les plus efficaces sont celles issues des graines de psyllium. La pulpe de betterave joue un rôle similaire mais de manière moins puissante.
Les mucilages et les pectines
Les mucilages et les pectines forment un gel visqueux dans l’intestin qui facilite la progression et l’élimination des matières fécales. Ces fibres jouent le rôle d’un laxatif doux.
Les prébiotiques améliorent l’écosystème intestinal
Certaines sources de fibres (inuline, fructo-oligosaccharides, mannan-oligosaccharides) offrent la « nourriture » nécessaire au développement des bactéries intestinales bénéfiques, tels que les lactobacilles et les bifidobactéries. Ces fibres sont appelées des « prébiotiques » et sont extrêmement utiles à la santé du côlon, souvent irrité lors de constipation chronique.
En cas de constipation passagère, vous pouvez nourrir votre chien avec des aliments humides pour tenter de faciliter l’évacuation des selles. Si la situation ne s’améliore pas au bout de 2 à 3 jours, consultez votre vétérinaire. Le traitement consistera alors à réhydrater l’animal le plus possible, par voie intraveineuse si nécessaire, pour faciliter l’élimination fécale. Un laxatif ou un lavement peuvent aussi être administrés au chien mais ne faites pas ce genre de traitement à votre chien sans avis vétérinaire.
FAQ
L’ajout d’huile de paraffine dans l’alimentation (1 ml/4 à 5 kg de poids, 3 fois par jour) peut momentanément améliorer le transit intestinal car cette huile n’est pas digérée : elle exerce un effet lubrifiant dans le gros intestin et ramollit les selles. Les huiles alimentaires sont en revanche absorbées bien avant qu’elles n’atteignent le côlon.
C’est vrai en particulier pour les « pansements digestifs » à base d’argile (kaolin, smectite) destinés à lutter contre les flatulences canines. Le charbon activé, couramment conseillé pour les chiens ayant des troubles digestifs, peut aussi favoriser la constipation chez les animaux au transit intestinal naturellement lent.
Le taux de fibres alimentaires totales n’est pas obligatoirement mentionné sur l’étiquetage ; il l’est parfois sur les documents techniques ou peut être obtenu auprès du fabricant. Pour lutter efficacement contre la constipation, un taux de fibres totales d’au moins 9 à 10 % est généralement nécessaire. Votre vétérinaire pourra vous conseiller un aliment dont la formulation convient aux chats souvent constipés.