Les canaris, des oiseaux de quelques grammes dont il faut prendre soin !
Vous aimez la présence ou le chant des oiseaux dans votre maison ? Alors donnez-leur les soins qu’ils réclament afin de préserver leur santé et leur bien-être… Un environnement inconfortable, une mauvaise hygiène de la cage ou une alimentation déséquilibrée sont les principales causes de maladies chez les oiseaux de cage et de volière, en particulier chez les canaris.
Les canaris ont besoin de compagnie : ne laissez pas un canari seul dans sa cage, il lui faut au minimum un compagnon de son espèce. Evitez d’apparier deux mâles ensemble mais deux femelles peuvent cohabiter. Avec un mâle et une femelle, préparez-vous à les voir se reproduire !
De la lumière, un air pur et surtout du calme
Pour rester en bonne santé, un canari doit être exposé à la lumière 8 ou 10 heures par jour en été et un peu moins en hiver. Il aime être exposé directement au soleil, sauf aux heures très chaudes de l’été. Au-delà de 14h de lumière par 24 heures, le métabolisme du canari risque de se dérégler et son plumage s’en ressentira. S’il est impossible de faire le noir dans la pièce où vivent vos canaris, couvrez la cage le soir pour les abriter.
Température ambiante
Pour les canaris, la température ambiante idéale oscille entre 17°C et 22°C. S’il fait trop chaud, placez la cage dans une pièce plus fraîche au moins la nuit. En été, attention à ne pas placer la cage derrière une vitre afin d’éviter l’effet de serre !
Qualité de l’air
La pièce et la cage où vivent les canaris doivent être bien aérées mais ces oiseaux craignent l’humidité et les courants d’air qui favorisent le développement des affections respiratoires. Evitez aussi de les exposer à la fumée de cigarette ou de cheminée, ainsi qu’aux vapeurs de cuisine. Il arrive que des oiseaux s’empoisonnent à partir de produits insecticides ou d’autres produits chimiques vaporisés dans leur environnement. Si vous traitez votre intérieur, faites attention à ce que la cage soit hors de portée des pulvérisations…
Pas de stress dans l’environnement
Les canaris sont des animaux extrêmement sensibles aux perturbations dans leur environnement ; en captivité, le stress est capable de les tuer s’ils ne peuvent pas y échapper.
Du calme…
Faites-en sorte que l’environnement de vos canaris reste calme : évitez la musique forte, les cris, les gestes brusques et la présence de chiens ou de chats autour de la cage… Placez un nid ou une boîte en bois dans la cage où les oiseaux pourront s‘isoler quand ils en ressentiront le besoin.
Mais aussi de la compagnie…
Ne laissez pas vos canaris isolés sans voir personne : ils ont besoin de votre présence et de votre attention au quotidien. Si plusieurs oiseaux vivent dans la même cage, surveillez comment se passe la cohabitation : plus la densité des oiseaux est importante, plus le risque de compétition et de bagarres l’est aussi. Voir des blessures sur les oiseaux doit vous alerter…
Une cage bien propre
Evitez les cages en plastique, préférez celles en métal. Le fond de la cage doit être protégé par une grille pour éviter que les pattes de l’oiseau ne soient en contact avec ses déjections. Pour faciliter l’entretien de la cage, choisissez-en une à fond amovible, facile à nettoyer, qui ne rouille pas. Tous les accessoires doivent pouvoir être nettoyés, en particulier les récipients contenant l’eau et la nourriture. Garnissez le fond de la cage d’une litière absorbante, comme du sable pour oiseaux.
Pour prévenir le développement des maladies, nettoyez et désinfectez le fond de la cage (ainsi que les récipients pour l’eau et la nourriture) au moins une fois par semaine ; faites un nettoyage complet de la cage une fois par mois.
Une alimentation granivore
Les canaris mangent des graines, associées à un peu de légumes et de fruits frais (ils aiment les pommes). Les végétaux riches en carotène (carotte, épinards, persil, endive verte, céleri, orange…) sont bénéfiques pour la coloration du plumage, d’autant plus que certaines graines (millet, l’alpiste, avoine) contiennent peu de carotène.
Attention à la stéatose hépatique
La surconsommation de graines oléagineuses peut entraîner l’accumulation de graisses dans le foie. Pour prévenir cette maladie (appelé stéatose hépatique), limitez l’apport en graines riches en lipides (lin, tournesol…) et remplacez-les par des graines d’alpiste ou de millet.
La stéatose hépatique est favorisée par des carences en vitamines du groupe B, dont la choline. Donnez donc un supplément de choline deux fois par semaine à vos canaris : cette vitamine contribue à limiter les infiltrations de graisses au niveau du foie.
Complémentation vitaminique
Un canari pèse entre 15 et 35 g et il mange l’équivalent de 30 % de son poids par jour : à cette échelle, il n’est pas facile d’équilibrer la ration ! Des suppléments nutritionnels sont donc très utiles pour éviter des carences, notamment en calcium et en vitamines A, D, E et B. La vitamine C est en revanche inutile car les canaris la synthétisent eux-mêmes.
Les compléments pour oiseaux sont en général à distribuer dans l’eau de boisson : quelques jours par semaine ou en cures de 2 semaines en période de mue. Changez l’eau tous les jours pour que la qualité du complément ne s’altère pas.
Si vous êtes néophyte, prenez conseil auprès de votre vétérinaire avant d’acheter des suppléments nutritionnels et faites ensuite attention à ne pas surdoser les compléments : en matière de nutrition comme ailleurs, le « trop » est l’ennemi du « bien ».
La mue, une période délicate
Pendant la mue, les canaris renouvellent entièrement leur plumage. Pendant 20 à 50 jours, ils vont perdre et renouveler plus d’un millier de plumes. Se sentant vulnérables, les canaris se font discrets pendant cette période : les mâles arrêtent de chanter.
Les périodes de mue
Chez les jeunes canaris, une première mue, partielle, se produit entre la 9e et la 18e semaine de vie. Dans la nature, cette mue correspond à l’époque de leur premier envol. Chez les adultes, une mue annuelle démarre en principe lorsque la durée du jour diminue, après le solstice d’été. En captivité, à cause de l’éclairage artificiel, les périodes de mue peuvent cependant varier.
L’alimentation pendant la mue
Pendant la période de mue, l’alimentation joue un grand rôle : de sa qualité dépend la beauté et l’intensité de la couleur du plumage qui va se mettre en place. Les besoins nutritionnels augmentent beaucoup pendant la mue car elle implique une dépense d’énergie considérable : les plumes représentent 10 à 30 % du poids du corps d’un oiseau !
Si le canari ne reçoit pas ce dont il a besoin, la mue durera plus longtemps et la qualité du nouveau plumage s’en ressentira. Il est donc fortement conseillé de donner à l’oiseau un complément alimentaire, riche en minéraux et en protéines. Mieux vaut acheter un produit bien équilibré que de tâtonner pour préparer une recette « maison » : prenez conseil auprès de votre vétérinaire.
Reproduction des canaris
Chez les canaris, la reproduction commence en général en mars : le mâle émet un chant caractéristique au début de la période de reproduction et la femelle répond de la même manière.
Aménagement de la cage
Le couple reproducteur sera isolé dans une grande cage, munie de perchoirs solides et stables. Installez un nichoir contenant un porte-nid à l’extérieur de la cage (communiquant avec elle). La femelle garnira le nid avec des fibres végétales que vous mettrez à sa disposition : mousse sèche, fibre de coco, sisal, chanvre, etc.
Une fois le nid terminé, la femelle pond en général un œuf par jour, le matin tôt, pendant au moins 4 à 5 jours. Elle commence normalement à couver à partir du 3e œuf pondu et la couvaison dure 13 à 15 jours.
Alimentation en période de reproduction
A partir de l’éclosion, donnez chaque jour un aliment humide riche en protéines (une pâtée) pour que les parents puissent nourrir les oisillons. Ceux-ci sortiront du nid à partir du 18e jour mais ce n’est qu’à partir de 25-30 jours qu’ils pourront se nourrir seuls. À partir de ce moment, la pâtée sera remplacée par un mélange de graines adapté aux canaris.
FAQ
Les oiseaux cachent leur vulnérabilité pour ne pas attirer l’attention des prédateurs. Les signes de maladie sont donc très discrets. Observez-les attentivement tous les jours pour ne pas passer à côté d’un signal d’alarme : œil larmoyant, ailes pendantes, plumage hérissé, indolence, absence de vocalises, manque d’appétit, respiration accélérée ou bruyante, changement d’aspect des selles, souillures, blessures, plumes arrachées ou abîmées, etc.
En présence d’un ou plusieurs de ces symptômes, consultez rapidement votre vétérinaire car l’état d’un oiseau peut empirer rapidement. Si vous agissez lorsqu’il est gonflé et prostré au fond de la cage, il sera sans doute trop tard pour le sauver.
Ne confondez pas la mue (phénomène naturel de renouvellement du plumage) avec une perte anormale de plumes. Si vous remarquez des parties du corps où les plumes disparaissent, en particulier au niveau de la tête et du cou, il faut vous inquiéter. Des carences alimentaires ou un trouble hormonal peuvent perturber la pousse des plumes. Il arrive aussi que l’oiseau arrache lui-même ses plumes : ce trouble du comportement est appelé picage. L’ennui, le manque d’exercice, la solitude ou des perturbations importantes de l’environnement peuvent en être les causes.
Les acariens (famille des poux et des tiques) figurent parmi les parasites couramment rencontrés chez les oiseaux en cage. Les symptômes sont aisément reconnaissables : des croûtes recouvrent les parties atteintes, le plus souvent la tête, le bec et les pattes. Un oiseau qui héberge des parasites externes manifeste une agitation inhabituelle et se gratte beaucoup.
Stockez la nourriture de vos canaris dans des récipients étanches, pour éviter la contamination par les insectes ou les rongeurs. Evitez aussi de faire trop de réserves afin de limiter la durée du stockage. Certaines vitamines perdent leur efficacité au cours du temps ; par exemple, la vitamine E est instable et a tendance à s’oxyder rapidement, surtout si le stockage des graines se fait dans de mauvaises conditions.