Tous les chats doivent être vaccinés contre le typhus
Le typhus du chat (ou panleucopénie infectieuse féline) est une maladie infectieuse grave et extrêmement contagieuse. Elle est due à un parvovirus, soit un virus du même type que celui qui est à l’origine de la parvovirose chez les chiots. Les deux maladies provoquent d’ailleurs des symptômes similaires chez les chatons et les chiots.
Les chatons sont très sensibles au typhus
La grande majorité des chats qui présentent des symptômes de typhus ont moins de 6 mois.
Contamination avant la naissance
Une chatte infectée par le typhus peut transmettre la maladie à ses chatons pendant la gestation. Le virus atteint alors le cervelet et il entraîne des signes neurologiques chez les chatons après la naissance. Ils présentent des difficultés motrices quand ils commencent à marcher et leur croissance est perturbée. S’ils survivent, l’état des chatons a tendance à s’améliorer avec le temps mais les troubles persistent en partie.
Contamination après la naissance
Le virus du typhus est excrété en grande quantité dans les selles des chats et la maladie est extrêmement contagieuse. Le virus pénètre généralement dans l’organisme par le tube digestif. Dans les élevages et les refuges, le virus se répand très rapidement.
Ce virus est aussi exceptionnellement résistant : il peut survivre jusqu’à 2 ans dans le milieu extérieur. Même des chats vivant en appartement, sans autre chat avec eux, peuvent être infectés par le typhus si le virus est transporté dans leur lieu de vie, en restant par exemple collé à des semelles de chaussures.
Vomissements, anorexie, diarrhée…
Il est fréquent qu’un chaton soit infecté avant de quitter son élevage (ou le refuge où il a été recueilli) mais que les symptômes n’apparaissent qu’au moment de son adoption ; le stress de la séparation avec sa mère entraîne en effet une baisse des défenses immunitaires.
Des symptômes de gastro-entérite
Les symptômes de typhus se déclarent après 2 à 10 jours d’incubation, pendant laquelle le virus se multiplie dans les cellules qui se multiplient rapidement, comme celles de l’intestin et de la moelle osseuse.
Les propriétaires sont généralement alarmés par le fait que le chaton devient léthargique, refuse de manger et vomit. Les vomissements sont plus fréquents que la diarrhée. Si l’on mesure sa température, elle monte souvent au-dessus de 40°C. Quand une diarrhée est présente, les selles sont très liquides au point que le chaton devient parfois incontinent. Les selles du chaton ont une odeur très nauséabonde et peuvent contenir du sang.
Chute du nombre de globules blancs
Le nom scientifique du typhus est la panleucopénie infectieuse féline parce que le virus se multiplie dans la moelle osseuse où il détruit les cellules qui synthétisent les globules blancs (ou leucocytes). Le typhus provoque donc une chute du taux de globules blancs dans le sang et les défenses immunitaires du chaton s’effondrent.
Traitement symptomatique
Face à un chaton atteint du typhus, le vétérinaire mettra en place un traitement pour soutenir l’organisme affaibli du chaton et lutter contre la déshydratation. Bien qu’il s’agisse d’une maladie virale, des antibiotiques sont nécessaires pour lutter contre les infections bactériennes secondaires.
Quand le typhus se déclare juste après l’adoption, c’est un événement difficile à vivre pour le propriétaire parce qu’un chaton malade réclame énormément de soins.
Une mortalité très élevée en l’absence de vaccination
Plus le chaton est jeune, plus il présente une température élevée et des symptômes graves, plus le typhus risque d’être mortel. Lorsque la maladie apparaît sous forme aiguë dans un élevage ou un refuge, on peut enregistrer jusqu’à 90 % de mortalité. Une mort subite des chatons (sans symptôme préalable) est parfois observée dans les formes suraiguës.
Les chats survivant plus de 5 jours à l’infection ont plus de chance de guérir mais en moyenne, presque la moitié des chatons atteints ne résisteront pas à une infection aiguë par le typhus. Le pronostic de la maladie est d’autant plus mauvais que la baisse des globules blancs est forte et prolongée car elle facilite l’apparition d’infections bactériennes opportunistes et le développement d’une septicémie.
Protection des autres chats
En élevage, il est indispensable d’isoler les chatons atteints dans une pièce facile à nettoyer.
Pour protéger les autres chats, il faut aussi désinfecter l’environnement et les ustensiles susceptibles d’être contaminés par le virus (bacs à litières, bols, jouets, etc.). L’eau de javel est efficace pour tuer le virus du typhus, à condition de l’utiliser après un nettoyage soigneux et à la bonne dilution : un berlingot (250 ml) à 9,6 % de chlore actif sera dilué dans 5 litres d’eau. Laissez agir 10-15 minutes sur le support avant de rincer.
Une vaccination indispensable pour tous les chats
Si la mère est correctement vaccinée contre le typhus, les chatons sont normalement protégés contre la panleucopénie pendant 6 à 10 semaines après leur naissance car le colostrum de la chatte (le premier lait) leur a fourni des anticorps. Ce taux d’anticorps maternels diminue cependant régulièrement, à une vitesse variable selon les chatons. Il faut donc absolument prendre le relais en apprenant au système immunitaire du chaton à se défendre : c’est le rôle de la vaccination.
Vaccination très précoce
La gravité et la contagiosité du typhus félin sont telles que tous les chats doivent être vaccinés contre cette maladie, même s’ils vivent exclusivement en appartement, sans contact avec d’autres chats. Sur le carnet de vaccination de votre chat, le vaccin contre le typhus est indiqué par la lettre P, pour Panleucopénie.
Chez les chatons, la première injection sera idéalement effectuée vers l’âge de 8-9 semaines, quand le chaton est encore avec sa mère. La vaccination peut même démarrer beaucoup plus tôt (entre 4 et 6 semaines) si le typhus a déjà sévi dans l’élevage et que le risque de contamination est jugé important.
Plusieurs injections de primovaccination
Pour que la primovaccination soit pleinement efficace, il faut que les anticorps maternels disparaissent. Comme de nombreux chatons en possèdent encore jusqu’à l’âge de 8 à 12 semaines, il est indispensable de répéter les injections pour bien les protéger. Une deuxième et une troisième injections seront donc pratiquées, espacées de 3-4 semaines à chaque fois. Si la vaccination a commencé à 8-9 semaines, le chaton recevra donc la 2e injection vers 12 semaines et la 3e entre 16 et 20 semaines.
Rappels chez les chats adultes
Une injection de rappel à un an est indispensable pour consolider l’immunité du chat. Quand la primovaccination du chaton a été bien conduite et que le premier rappel vaccinal a été effectué vers l’âge de 1 an, la protection acquise contre le typhus est solide et de longue durée car les vaccins contre le typhus sont très efficaces. Les rappels suivants peuvent ensuite être effectués tous les trois ans.
Des vaccins très sûrs
Il existe deux grands types de vaccins conte le typhus : les vaccins vivants, où la virulence est simplement atténuée, et les vaccins inactivés, où l’agent infectieux a perdu toute virulence. Quel que soit le type de vaccin utilisé, très peu d’effets secondaires ont été rapportés suite à la vaccination contre le typhus du chat,
Sauf s’il s’agit d’une chatte gestante ou d’un chaton de moins de 4 semaines, les vaccins vivants sont en général préférés car la protection immunitaire se met en place plus rapidement qu’avec un vaccin inactivé. De plus, ils sont moins sensibles à la présence d’anticorps d’origine maternelle.
La résistance du virus du typhus dans le milieu extérieur, la gravité de la maladie et sa contagiosité rendent la vaccination indispensable pour tous les chats. En limitant la circulation du virus, la vaccination protège non seulement l’individu concerné mais également toute la population féline.
FAQ
Oui. La vaccination contre le typhus (ou panleucopénie infectieuse) peut par exemple être associée aux autres vaccinations essentielles pour tous les chats, à savoir celle contre le calicivirus félin et l’herpès virus félin, deux agents impliqués dans le développement du coryza félin, qui menace particulièrement les chatons. Si le chaton a plus de 3 mois, le vaccin contre la rage peut être ajouté aux premiers.
Il ne sert à rien de vacciner un chat malade. Non seulement cela ne l’aidera pas à guérir mais en plus la vaccination sera inefficace. Son système immunitaire est en effet trop sollicité pour qu’il puisse réagir favorablement à la vaccination. Celle-ci doit donc être effectuée sur un chat en bonne santé et préalablement vermifugé. Cette dernière précaution est particulièrement importante chez les chatons, qui hébergent très fréquemment des parasites intestinaux.
Le virus de la panleucopénie infectieuse féline appartient à la même famille que le parvovirus canin et des contaminations croisées sont parfois constatées. Des chats peuvent parfois être infectés par le parvovirus canin, le rejeter dans leurs selles, et ainsi contaminer d’autres chats. Les chats vaccinés contre le typhus à l’aide d’un vaccin vivant paraissent cependant protégés contre le virus canin.
En savoir plus
Mise au point relative à la panleucopénie infectieuse féline et au typhus félin (source : Conseil scientifique du Loof)
Vidéo
Quels vaccins pour les chats ?