Quand peut-on dire qu’un chien respire trop vite ?
Il est normal que la respiration d’un chien s’accélère quand il est excité, qu’il fait chaud ou qu’il est physiquement très actif. Le halètement est un phénomène physiologique chez le chien ; il fait partie des moyens dont dispose l’organisme pour réguler la température interne. Mais la fréquence respiratoire varie aussi avec l’état de santé du chien. Sachez apprécier si cette fréquence est normale chez le vôtre !
Quelle est la fréquence respiratoire normale d’un chien ?
Un mouvement respiratoire comporte toujours deux phases : l’inspiration et l’expiration.
Les deux temps d’un cycle respiratoire
L’inspiration est une phase active : les muscles intercostaux se contractent et le volume thoracique augmente : la pression diminue alors à l’intérieur du thorax et l’air rentre. Comme le diaphragme appuie sur les viscères, les flancs du chien se creusent.
L’expiration est une phase passive : les muscles se relâchent et reviennent à leur position physiologique. C’est la phase la plus longue du cycle respiratoire chez le chien.
Certains chiens respirent plus vite que d’autres
La rapidité de la respiration varie selon de nombreux paramètres…
L’âge
Un chiot de moins d’un an respire plus vite qu’un chien adulte : au repos, toutes races confondues, la moyenne est de 20 à 40 mouvements par minute chez un chiot alors que chez un chien adulte, la fréquence respiratoire moyenne se situe entre 14 et 25. Il est exceptionnel de passer au-dessus de 30 chez un chien adulte en bonne santé, au calme et dans un endroit frais.
La taille
Un chien de grande taille effectue en moyenne 4 à 18 mouvements respiratoires par minute alors que chez un petit chien, la fréquence se situe plutôt dans la fourchette de 20 à 25 par minute.
La race
Les chiens brachycéphales présentent une face aplatie et la sélection génétique qu’ils ont subi a modifié l’anatomie de leur appareil respiratoire : les narines sont étroites, la trachée est aplatie, les cartilages du larynx et du nez sont déviés, le thorax est relativement court, etc. L’ensemble de ces anomalies constituent ce qu’on appelle le syndrome brachycéphale, aussi appelé « syndrome obstructif des voies respiratoires supérieures ». Les races concernées incluent les bouledogues anglais et français, le boston terrier, le carlin, le pékinois, le shih tzu, le boxer… Tous ces chiens respirent bruyamment et plus vite que d’autres races.
Un chien victime du syndrome brachycéphale présente aussi une gêne respiratoire chronique. Plus il fait chaud, plus le chien a du mal à s’oxygéner correctement, surtout s’il est en excès de poids. Dans des conditions difficiles, le chien peut même présenter une véritable détresse respiratoire qui nécessite une intervention vétérinaire urgente.
Pour faciliter la respiration de ces chiens, il existe des solutions chirurgicales qui visent à faciliter la circulation de l’air dans l’appareil respiratoire. Les complications de ces opérations sont cependant assez fréquentes.
Comment mesurer la fréquence respiratoire de mon chien ?
Pour mesurer la fréquence respiratoire de votre chien, comptez les cycles de mouvements des côtes et de la paroi abdominale pendant 15 secondes, puis multipliez le résultat par 4 pour obtenir la fréquence respiratoire par minute. Si le pelage de votre chien est très épais ou s’il présente un excès de poids, posez la main sur son thorax pour faciliter le comptage.
Effectuez ces mesures lorsque votre chien dort ou lorsqu’il est calme et au repos, confortablement installé dans un environnement ni trop chaud, ni trop froid. Pour valider vos mesures, répétez-les deux ou trois jours de suite et faites la moyenne. Si vous observez des différences importantes entre les différentes mesures, contactez votre vétérinaire pour avoir son avis.
Pourquoi mon chien respire t-il plus vite que d’habitude ?
Lorsqu’un chien accélère sa respiration, cela peut être un phénomène physiologique d’adaptation à l’environnement (c’est la polypnée) ou bien le signe d’un problème pathologique (on parle alors de tachypnée).
La polypnée thermique
Le chien ne transpire presque pas. Quand il a chaud et/ou qu’il doit fournir un effort physique intense, le chien régule normalement sa température interne en accélérant sa respiration : pendant le halètement, la fréquence respiratoire peut monter à 200 mouvements par minute ! Comme les muqueuses bucco-nasales et la langue représentent des surfaces d’échange toujours humides, l’évaporation de l’eau permet d’évacuer la chaleur excessive. De plus, le chien possède une glande particulière près des narines qui fournit l’eau nécessaire à la perte de chaleur par évaporation.
Les différents modes de halètement
Selon la température ambiante et leur niveau d’activité physique, les chiens halètent de plusieurs façons différentes ; ils peuvent inspirer et expirer par le nez seulement, inspirer par le nez et expirer par la bouche, ou utiliser les deux voies à l’inspiration et à l’expiration. Dans le dernier cas, l’évaporation est maximale car elle a lieu à la fois par la muqueuse nasale, la langue et la surface buccale. Lorsqu’il faut encore augmenter l’intensité du refroidissement, les vaisseaux sanguins de la muqueuse nasale se dilatent.
Les limites physiologiques de la polypnée thermique
Lorsqu’un chien halète, il limite le volume inspiré et expiré à chaque cycle respiratoire mais il sollicite quand même beaucoup ses muscles respiratoires. Cette polypnée thermique consomme donc de l’énergie et sollicite beaucoup le cœur. Si la température externe devient trop élevée, le chien fatigue et ne peut plus faire face à la situation : les conditions sont alors réunies pour qu’un coup de chaleur se déclenche. Cet accident est toujours très grave et même si des soins urgents sont pratiqués, le pronostic vital du chien reste réservé.
Les chiens à face courte, type bouledogues ou carlins, tolèrent très mal la chaleur car leurs voies respiratoires sont trop courtes pour leur permettre de bien rafraîchir l’air qu’ils inspirent.
Le stress
Comme nous, les chiens ont tendance à respirer plus vite lorsqu’ils ressentent des émotions fortes, en particulier lorsque les consultations vétérinaires les rendent nerveux ! Devant le vétérinaire, il est fréquent que la fréquence respiratoire soit largement supérieure à 30 mouvements par minute alors que le rythme redescend à la maison. On appelle cela « l’effet blouse blanche ! »
Les maladies
Un chien qui respire anormalement vite, même si la température et l’environnement sont normaux, cherche à compenser un approvisionnement insuffisant en oxygène, dont les causes peuvent être très variées : problème circulatoire, cardiaque, obstacle dans les voies respiratoires, altération du tissu pulmonaire, etc.
Si votre chien souffre de difficultés respiratoires, votre vétérinaire vous demandera peut-être de mesurer régulièrement sa fréquence respiratoire pour vérifier que le traitement est efficace. Si la maladie est bien contrôlée, sa fréquence respiratoire restera en principe inférieure à 30 mouvements/minute ; à l’inverse, une augmentation persistante est un signe d’alerte qui doit faire réévaluer le traitement.
FAQ
Pour que la respiration de votre chien revienne à la normale, faites en sorte de le calmer si possible de le garder dans un endroit frais. Un chien qui halète doit aussi pouvoir compenser la perte en eau qu’il subit. Assurez-vous que votre chien puisse boire souvent lorsqu’il fait chaud ou lorsqu’il fournit des efforts importants, sinon il risque de souffrir de déshydratation.
L’apnée du sommeil a été observée dans certaines races, dont le carlin, les bouledogues et l’épagneul cavalier king charles. Des examens ont permis de montrer que ces apnées sont souvent liées à des anomalies anatomiques des cartilages à l’intérieur du nez. Une intervention chirurgicale peut parfois être la solution pour supprimer ce problème.
Lorsqu’un chien est prédisposé aux difficultés respiratoires, le stress lié au voyage en avion est synonyme de danger puisque le système cardio-respiratoire est plus sollicité que d’habitude. De plus, la pression en cabine correspond en moyenne à celle d’une altitude de 1500 à 2000 m : la teneur en oxygène de l’air est donc plus faible qu’au sol et le chien doit compenser cette déficience en augmentant ses fréquences cardiaque et respiratoire. De plus, dans un avion, l’air qui circule contient moins de 10 % d’humidité ; cet air sec est irritant pour les muqueuses pulmonaires, surtout si l’animal est sensible.
Les chiens de toute petite taille sont souvent sujettes aux problèmes respiratoires : le yorkshire terrier en premier lieu mais aussi les caniches nain et toy, le spitz nain, le chihuahua, les bichons, le pinscher nain… Les causes peuvent être nombreuses mais la plus fréquente est le collapsus trachéal : cette affection est liée à une anomalie du cartilage des anneaux de la trachée. Pas assez rigides, les anneaux ont tendance à s’affaisser, perturbant la bonne circulation de l’air. Un collapsus trachéal provoque une détresse respiratoire en particulier lorsque le chien est actif ou en situation de stress. Sans traitement, le problème risque de s’aggraver progressivement.